Ce week-end avait lieu un salon d’éditeurs assez particulier, puisqu’il s’agissait du plus Grand Petit salon d’éditeur indépendant de Midi-Pyrénées !
Chez René, bazar littéraire (du nom de René Gouzenne, créateur et fondateur de la Cave Poésie), accueillait vingt éditeurs indépendants et régionaux, l’occasion pour les Toulousains et voyageurs de passages de découvrir poésies, romans et littérature, française comme étrangère !
#8
Au sein de ce bric-à-brac littéraire, où se côtoyaient lectures poétiques et spectacles, l’équipe d’A a O o inaugurait, ce vendredi, la sortie de leur nouveau numéro ! Le tout dans une soirée fantasque et extravagante où s’imposait leur univers. Les auditeurs-lecteurs n’ont eu qu’à ouvrir leurs oreilles et leurs yeux à cette symphonie ambiante et visuelle, une lecturographie sonore ambitieuse… (1)
Cette revue de création artistique et littéraire, présentant des travaux d’images et de textes, prend la relève de Sang d’Encre, publiée de 1998 à 2011, et renouvelle les expériences sensorielles. Portée par une équipe de bénévole, elle renouvelle numéro après numéro, un contenu toujours changeant ! (C’est beau l’indépendance !)
Maëlle, jeune graphiste de la revue, l’une des voix de cette soirée, a accepté de se prêter au jeu et de répondre à mes questions !
[Retour en article sur cette rencontre.]
Entretien
Pour la sortie du nouveau numéro de la revue, vous avez organisé une représentation singulière, dans les locaux de La cave poésie. C’était une expérience sympathique et peu-conventionnelle, le tout dans une très bonne ambiance. Une très belle représentation.
Oui ! C’était un sacré challenge pour nous. On s’en rappellera ! (Rires) Mais pour chaque sortie de numéro on essaie de faire une petite soirée évènement, on ne publie pas qu’une revue. C’est aussi tout un univers, ce sont des rencontres avec des auteurs, des lecteurs. On essaie de faire vivre un peu tout ça.
C’est donc le 8e numéro d’AaoO, anciennement Sang d’Encre.
Exactement. Il y a eu cent dix-huit numéros Sang d’Encre, de 1998 à 2012. En quatorze ans, c’est dense. (L’équivalent de neuf numéros par ans.) On a édité le numéro cent dans un format spécial, puisque la revue était plus grosse. C’est devenu un numéro hors série du coup.
Tu faisais déjà partie de l’équipe à l’époque ?
Non, mais j’ai étudié l’historique ! Ça fait trois ans à peu près que l’on est passé à AaoO, la refonte de Sang d’Encre. C’est un objet qui évolue. On a changé d’imprimeur, on a essayé d’avoir un bel objet agréable à feuilleter, agréable à parcourir. Ce qui est pratique dans le trimestriel c’est qu’on peut se tromper pour faire de nouvelles choses dans celui d’après. On peut découvrir de nouvelles façons de faire avec les auteurs et toujours performer l’objet.
D’où est venue cette volonté de refonte de la revue, avec le changement de nom ?
Je n’étais pas présente à ce moment-là. Il y a eu un changement d’équipe et la revue était déjà un peu vieille, forcément ça faisait onze ans. Donc oui, je pense que ce petit coup de neuf c’était pour rester dans son temps et ne pas se rendre poussiéreux, tout simplement. Être plus proche de tout ce qui se passe en fait. On propose une fenêtre ouverte sur le monde donc forcément si on a toujours des maquettes qui datent de trop longtemps, ça ne colle plus trop au discours. La maquette n’avait pas bougé depuis très longtemps. La dynamique maintenant, c’est de toujours faire évoluer la revue aussi dans sa forme, sur des petites interventions, sur la façon de présenter le contenu, quel contenu d’ailleurs ? Voilà. On Atelier essaie d’être dans la dynamique.
Par rapport au contenu, comment est-il choisi ? Comment se fait la rencontre avec les images, les textes ?
Sang d’Encre était très connu, ça faisait longtemps qu’on était là donc on a notre petit réseau qui s’est formé, et certains auteurs nous contactent d’eux-mêmes. Et pour le reste ça marche aux coups de cœur, aux rencontres, puisque toute l’équipe est toujours vigilante et très curieuse, on a toujours l’œil ouvert sur tout ce qui se passe. Soit les gens nous contactent, soit on contacte les gens. Ensuite, à partir de ce qu’on a comme contenu, il y a une sélection. C’est simple, on regarde ce qui nous interpelle, ce qui nous semble plus pertinent. Il n’y a pas de ligne éditoriale à proprement parler, après on a nos cœurs, nos façons de penser, nos opinions, nos convictions. Au fil du tri, si on peut dire, on essaie de faire un fil rouge dans la revue et de créer un dialogue entre les images et les textes. Voilà. Tout le long de la revue on trouve, peu importe les images en fait, des photos, des illustrations, des sculptures, du dessin, de la peinture… et puis en texte, se sera des récits, des chroniques, des poèmes, des petites nouvelles. On essaie de créer une lecture avec tout ça.
Vous êtes cinq bénévoles dans l’équipe, c’est-à-dire que ce n’est pas votre métier mais une passion pour chacun que vous entretenez. D’où venez-vous, tous ?
Exactement. On a tous notre travail à côté, on a tous des métiers différents. Il y a deux graphistes, un ingé son, un écrivain, œnologue aussi, et un chercheur au CNRS, polyglottes à ses heures perdues. Voilà, du coup le fait qu’on soit tous de milieux différents donne des perspectives différentes.
Et comment s’est mise en place une telle équipe ?
Alors moi j’ai rejoint l’équipe en route. Je connaissais Exposed: la graphiste qui a fait la refonte de la revue, qui elle-même avait rencontré ces gens-là pendant ses études. Elle cherchait un peu ce qui se faisait en petite édition, elle avait rencontré ces gens-là. Elle avait fait un stage avec eux, ça c’était bien passé, les choses se sont faites de fil en aiguille, très facilement.
Êtes-vous présents sur les réseaux sociaux ? Comment gérez-vous votre communication ?
Alors ça, ça n’a pas toujours été notre point fort. On a quand même un site : www.aaoo.fr. On a aussi un Facebook, et on est sur pas mal de salons, enfin on essaie, dans des cafés culturels aussi, dans des librairies à Toulouse. De bonnes librairies ! On est à Terra Nova, chez Ombres Blanches, à la librairie Oh les beaux jours, et à la librairie des Abattoirs. Le plus gros travail maintenant c’est la diffusion parce qu’il faut du temps et que c’est un vrai métier en fait ! (Rires) Donc on essaie tant bien que mal de faire ce travail-là.
Vous vous diffusez très localement du coup ?
Oui. Ça reste pour l’instant très local. On a des abonnés qui sont dans plusieurs endroits de France par contre, même à l’étranger. Mais la diffusion elle-même sinon reste à Toulouse. Et puis les sorties de chaque revue, c’est aussi un moyen de faire connaître la revue. On essaie de faire ça dans des lieux différents à chaque fois, avec des petites performances ou des surprises. Ça peut être des ateliers avec les gens qui viennent nous voir, donc les lecteurs, comme ça peut être des rencontres d’auteurs.
Par rapport aux performances, notamment la représentation d’hier soir pour la sortie du dernier numéro, comment se passe la préparation ?
Comme tout le temps ! C’est très très flou au début, on ne sait pas du tout ce qu’on va faire. Ensuite c’est très très flou, on ne sait pas trop comment on va faire. Ensuite c’est toujours flou, on se dit « bon… mais on va le faire. » (Rires)
Parmi les poèmes qui ont été lus, il y en avait de différentes langues…
Oui, il y avait du brésilien, du russe, du portugais et de l’anglais en plus du français.
Le tout avec un accent impeccable, bravo au lecteur. (Si si, c’est vraiment impressionnant.)
Ah oui, merveilleux ! (Rires)
En plus des poèmes, était retransmise en direct la performance d’une graphiste qui peignait sur un grand rouleau de papier imprimé. Où l’avez-vous récupéré ?
C’est une presse qui nous a servis à faire tout ce rouleau imprimé. On l’a récupérée d’une imprimerie qui a fermé. On a pressé tout ça avec des matrices qui restaient et on s’en est servi. En général, à chaque fois on essaie de faire tout un univers mais avec peu de choses, en récoltant des objets qui traînent ou des idées farfelues, on essaie de monter un petit évènement. Là on a essayé de jongler avec les métiers et les affinités de chacun. Il y avait du son, de l’image et du texte. C’était une première fois pour nous tous. À chaque fois on est fébrile. Mais c’est ça qui est bien aussi, c’est qu’on partage tout ça avec nos lecteurs. Et c’est agréable.
Le 19.09.2015, à la cave-poésie de Toulouse.
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~ Galerie ~
Crédit photos, Thibault Denis de Senneville.
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A a O o ~ Les éditions AnCRÉe
Revue des éditions AnCRÉe
ISSN 2266-0941
96 pages
Format 160 x 245 mm
Prix public 15 euros
Abonnement : 45 euros / an
Note :
(1) Restituons à Caesar ce qui est à Caesar, ce joli terme provient tout droit de la page Facebook de la revue ! vous trouverez le lien ci-dessous : AaOo Éditions Ancrée (retour au texte)