Rencontre avec Thomas H. Cook

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Mercredi 7 octobre 2015. 18h30.

Après un an d’attente, le Festival Toulouse Polar du Sud est revenu une fois de plus à la librairie Ombres Blanches, cette fois-ci pour une rencontre exceptionnelle avec un grand auteur de la littérature policière, Thomas H. Cook !

Policiers, thrillers & romans noirs

Salué comme l’un des plus grands écrivains de roman policier de sa génération, il publie son premier roman Blood Innocents alors qu’il est encore étudiant, disponible chez nous chez Gallimard.

Depuis, il est l’auteur d’une trentaine de romans à succès et a été nominé pas moins de 6 fois par la Crime Writers’ Association (qui s’occupe de récompenser les meilleurs romans policiers et leur décerne un prix) et remporte un Award dans la foulée !

Rencontre avec Thomas H. COOK à Ombres Blanches, dans le cadre du festival 2015 de Toulouse Polars du Sud, animée par Jean-Marc Laherrère.Il reçoit le Prix Edgar Allan Poe du meilleur roman policier en 1996 pour The Chatham school affair, réédité chez nous en poche sous le titre : Au lieu-dit Noir-Étang, et rafle au passage  le Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points en 2013, dont j’ai été membre du jury lecteur.

« Ce sont en général des romans assez intimistes qui se passent dans les secrets des familles. »

Mais avant d’attaquer, voici un petit résumé du dernier roman de Thomas H. Cook :

Le crime de Julian Wells :

Philip Anders, critique littéraire, s’interroge : pourquoi son ami l’écrivain Julian Wells s’est-il tranché les veines dans une barque, au milieu de l’étang de sa propriété des Hamptons ? Le suicide est irréfutable, ses raisons impénétrables.

En enquêtant sur leur passé commun ? un voyage en Argentine du temps de la dictature militaire, au cours duquel leur jolie guide Marisol avait disparu ? mais aussi sur l’œuvre de Julian, hantée par des tueurs aussi abominables qu’Erzsébet Báthory, la Comtesse sanglante, ou Tchikatilo, l’Éventreur rouge de Rostov, Anders est confronté à la part d’ombre de celui qu’il admirait tant.

Et si ce suicide n’était pas le seul crime de Julian Wells ?

 *

La conversation a été animée par Jean-Marc Laherrère et Benoît Séverac, qui s’est occupé de la traduction en direct. Elle n’est donc pas strictement littérale mais bien vivante et spontanée !

Elle tente de rendre compte des paroles de Thomas Cook aussi fidèlement que possible dans le feu de la discussion et a permis aux personnes non anglophone de l’audience de suivre la conversation afin d’écouter ce grand auteur. Merci à lui !

Pour les plus bilingues d’entre vous, vous pourrez profiter des réponses de Thomas H. Cook en anglais !

Conversation avec Thomas H. Cook

Sommaire

Première partie

1. Les lieux sombres / Dark places
2. Les romans policier
3. Les fins décevantes
4. Le soupçon
5. Être parent
6. Être un fils
7. Le choix des lieux 
8. Le rôle de l’écrivain

Discussion avec le public

1. Histoire et géographie
2. Secrets familiaux et mensonges
3. La question des armes à feu aux États-Unis

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Entretien

Jean-Marc Laherrère — Après de très nombreux romans qui se passent dans une petite cellule familiale, en général dans de petites villes, pourquoi avoir choisi dans celui-ci de partir à travers le monde ?

Thomas H. Cook  Well I have travelled a lot in my life. I’ve lived in Europe, and I have just finished a book to be published in England about the value of going to the darkest places on Earth, taking your children there rather than Disneyland, so that’s actually my first travel book. And it’s really interesting if you leave Paris, I’ve been to France many times, and if you leave Paris and go down to Verdun, which is one of the places that I chose to visit, all you see are these grands panneau of Mickey Mouse and it provided a wonderful instinct for me to say: ‘Well, OK it’s fine to take your kids to Disneyland but perhaps next summer go further down the road and take your kids to Verdun because I can tell you, I’ve taken my kids to Verdun and I’ve taken my kids to Disneyland, and the conversation is a lot better in Verdun than it is in Disneyland.

Benoît Séverac  Je vais résumer ça ! Thomas nous dit : « J’ai beaucoup voyagé dans le monde et en Europe. Je venais de finir un bouquin de voyage qui devait être publié en Angleterre et à l’occasion d’un été en famille, en France, je me suis rendu compte qu’il y avait tous ces panneaux qui faisaient l’apologie de Disneyland : « Venez à Disneyland », « Amusez-vous », etc. Et puis je me suis dit qu’il ce serait peut-être intéressant d’amener mes enfants, et de façon plus générale d’amener ses enfants, sur des lieux comme Verdun. J’avais vu le panneau Verdun et ça a été le point de départ de ce travail.

T. H. C.  In the course of doing this book, I went to Hiroshima, I went to Oradour-sur-Glane, Nagasaki. So at last to address your question, I think your question was ‘Why, when it was such intimate books about the family relationship, why do I suddenly write a book that really takes place all over the world?‘ And partly it was because of those travels and also because I wanted to bring to the crime novel the scope of the world. On other novels they don’t mind that, but I’ll just say one other thing I know: crime fiction has a tendance to be claustrophobic, it’s in one small town or it’s one part of the city, so I wanted to try to bring the crime fiction on a more international sweep.

I’m not the first person to do this, of course, Graham Greene did it… He got back international scope to his books. Though not really being new, but I think the way I try to do is a little bit different.

B. S. — Je suis donc parti sur des lieux de mémoire forts en histoire, comme Hisoshima, Nagasaki, Oradour-sur-Glane. Pour finir de répondre à la question, l’idée de sortir d’un microcosme, d’une petite ville, c’était parce que j’avais vraiment envie à ce moment précis de ma carrière d’amener la scène du crime et la littérature policière à l’échelle du monde. La littérature noire a tendance à être un peu claustrophobe et à se limiter à une petite ville et j’avais cette envie d’élargir le champ.

Je ne suis pas le premier à l’avoir fait, d’autres l’ont fait avant moi, Graham Green l’a fait dans ses romans. Cependant je pense l’avoir fait différemment, à ma façon.

Comme vous venez de le dire, on a en général soit des romans criminels qui ont souvent comme décors des lieux assez restreints, comme une ville ou un quartier, éventuellement le long d’une route s’il y a une cavale, et puis il y a un autre type de romans, qui est plus dans le genre du thriller, et qui se déroule dans le monde entier.

On a d’ailleurs parfois un peu de mal à croire à ce qu’il raconte, puisqu’ils mettent en scènes des super flics et des super criminels.

Dans ce livre, vous prenez la profondeur psychologique et l’intimité qu’on peut avoir dans ces romans très concentrés mais vous lui faites parcourir le monde entier. Vous vous moquez d’ailleurs un peu de vos collègues en mettant en scène un discours critique, lorsque vous dites par exemple : « Là dans un roman policier, la fille serait celle qu’il recherche. »

T. H. C. — Bien sûr! (Rires) Yes. I did tease a little bit on that because I have found that a lot of crime novels to be very disappointing in the end. You can follow the action for a while but it’s very difficult to write the ending of a crime novel that will satisfy people.

When I wrote my first crime novel I didn’t know it was a crime novel, I had never read a crime novel. When it got nominated for rewards in crime novel writing, after that I was a crime novelist.

And a friend of mine said : ‘Well if you really want to be a crime novelist the best thing to do, if you’re not rich, is to write a series character. If you write a series character, you can write a bad book and people will continue to read you because they will like that character.

But if you write stand alones and write a bad book they won’t come back to you.’

I thought: ‘OK, well that make sense. I’ll try to write a series character and I wrote three books with the same character. And when I finished the last book I said to my wife: ‘If I ever write a book worse than this I’m going to stop writing.’

And my wife who had read the book said: ‘You should.’

B. S. — Oui, effectivement je me suis un peu moqué de mes collègues c’est vrai. Mais c’est parce que je suis souvent déçu lorsque je lis des romans policiers, notamment par la fin. C’est très difficile de tenir le lecteur en haleine tout le long du récit et encore plus d’écrire une fin qui le satisfasse.

J’ai écrit mon premier roman sans savoir que j’étais en train d’écrire un roman policier. Je n’avais jamais écrit de littérature policière, je ne m’étais pas posé la question et il se trouve que j’ai été nominé pour des prix et c’est là que j’ai compris que j’écrivais de la littérature policière.

Et un ami m’a dit : « Si tu veux vraiment devenir un auteur de roman policier et que tu n’es pas riche, un bon moyen de réussir est de faire une série de livres avec des personnages récurrents. Et donc si tu trouves un bon personnage récurent, les gens continueront à te lire même si tu écris un mauvais roman parce qu’ils voudront continuer à suivre le personnage.

Alors que si tu écris, ce qu’on appelle en France un one-shot (un roman en un seul tome, sans notion de série), les gens ne reviendront pas vers toi.
Je me suis dit : « OK, je vais faire ça. Et j’ai écrit trois romans avec des personnages récurrents.  » Et après le troisième roman j’ai dit à ma femme : « Si jamais j’écris un roman pire que celui-ci, j’arrête d’écrire… »

Et m’a femme, qui avait lu le livre, m’a dit : « Oui, tu devrais arrêter. »

T. H. C. — That’s when I started writing crime fiction in a very different way. I was not very good at the usual sort of crime fiction which is to go chronologically from when the investigation begins to the end of the investigation.

Of course by then I had begun to read a little crime fiction at this time, which is very standard, sort of what we call in the United States a police procedure.

And I found that I was not good at a good ending and I found that they weren’t good at that either.

They all ended with some version of this: someone has been looking for a solution to the crime, he thinks he’s got the major suspect, they’re on the beach together, one of them needs to kill the other one but instead of killing him out right he says: ‘Could you explain everything that happened?’

They’re all the same and you find out whom you thought was a man was actually a woman. Who you thought was your brother was actually your father. And then after they tell the whole story they kick sand to the detective face and there is a big struggle on the beach between this two and one of them get killed and that’s the end.

And I got tired reading books like that and I didn’t want to write books like that. That’s when I started to change my style.

B. S. — C’est là que j’ai commencé à écrire mes romans policiers différemment. Je n’étais pas très bon pour le schéma traditionnel qui consiste à suivre l’enquête de manière chronologique, du début à la fin de l’enquête.

C’est là que j’ai commencé à lire de la littérature policière standard, c’est-à-dire ce qu’on appelle la littérature d’enquête policière avec la procédure.

Je me suis rendu compte que je n’étais pas bon pour finir mes romans, mais finalement les gens que je lisais n’étaient pas bons non plus. Ils finissaient tous un peu de la même manière : l’enquêteur cherche la solution au crime, trouve son suspect principal, ils finissent tous les deux sur la plage et au moment de le tuer, avant de le faire il lui demande : « Pourquoi tu as fait ça ? »

Et tout à coup vous aviez la révélation. Il se trouve, qu’en fait, celui que vous pensiez être un homme était en fait une femme ! Celui que vous pensiez être votre frère se révèle être votre père. Et juste au moment où il a révélé toute l’histoire, il envoie du sable d’un coup de pied dans la figure du détective et ils se battent sur la plage jusqu’à que l’un des deux meurt et c’est la fin.

Je me suis lassé de lire des romans qui se finissent de cette manière, c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à changer mon style.

T. H. C. — So in my books I don’t really use a cop or detective of any kind, it isn’t a police investigation, it’s a doctor or it’s a lawyer or an architect or a teacher and it’s all about how the plot unfolds rather than a linear progression of clues.

In standard detective fiction they follow this clue to that clue, to that clue, to that clue and when I write it’s more peeling an onion skin. And many times, a narrator’s voice really knows everything that happened so it’s really about how you tell the story.

B. S. — Dans mes livres, j’utilise rarement un policier ou un détective, ce ne sont pas souvent des enquêtes  avec des procédures policières, et le héros est souvent un docteur, un avocat, un architecte, ou un professeur. Tout se trouve dans la manière dont se déroule l’intrigue plutôt que d’avoir une progression linéaire d’indices.

L’idée n’est pas tellement de passer d’un indice à l’autre pour progresser dans l’enquête mais plutôt de peler la peau d’un oignon et qui se révèle. D’ailleurs, assez régulièrement, le narrateur sait ce qu’il s’est passé, il s’agit vraiment de comment on raconte une histoire.

Votre roman Les Feuilles mortes est l’un des plus bouleversants. Toute personne ayant un enfant ne peut pas rester indifférent face cette histoire d’un père qui se met à douter de son fils qui donne toutes les raisons douter. A-t-il ou non tué cette petite fille tandis qu’il servait de baby-sitter…

C’est un roman effarant. Finalement, dans tous vos romans vous vous interrogez sur le mal.

T. H. C — Yeah, it’s called Red Leaves in English. It’s about suspicion and I was motivated to write that book because we have a famous murder case in the United States. Peterson. There was a young man, in his thirties, who had clearly killed his pregnant wife. There was this enormous amount of evidences against him. Nobody doubted he had done it. And he did do it. But his mother comes out every day before the press and she had oxygen tank with her, and she had the oxygen in her nose. Her son’s name was Scott, he was accused of the murder and  she will take a long breath: ‘Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah…’ and she would say: ‘He is innocent.’

B. S. — Oui, c’est un roman sur le soupçon. Il y a un cas extrêmement fameux aux États-Unis d’un tueur. Il y avait cet homme d’une trentaine d’années qui avait selon toutes évidences tué sa femme enceinte, il y avait énormément de preuves contre lui. Et personne n’a jamais douté qu’il l’avait fait. Et il l’avait fait, effectivement. Mais sa mère tous les jours venait devant la presse avec sa bouteille d’oxygène et ses tubes dans le nez, elle prenait une longue respiration et disait : « Il est innocent. »

T. H. C — So that made me think about what it would be like to have a child whom you love and who’s accused of a crime and you do everything that you can to give that boy the best lawyer and the best defence that you can but in your own head you begin to think that he did it.

So what it takes in this novel is the little girl is missing and he was the last to see her. He’s a teenage boy. And what the father begins to think is: If I succeed in getting him off, am I killing someonelse’s little girl?

So it really is about parenthood more than anything else and about how complicated parenthood is (for those who ever have children).

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B. S. — Je me suis emparé de cette histoire en me disant que ce serait intéressant de travailler sur l’histoire d’un père qui prend la défense de son fils et dont le fils est accusé de meurtre, qu’il lui donne toutes les chances de se défendre : avoir le meilleur avocat, la meilleure défense, mais qui a un moment donné commence à douter et à se dire qu’il l’a fait.

Une petite fille a disparu et le garçon, un adolescent, est le dernier à l’avoir vue. Et le père finit par se demander : Si je réussis à le sortir de cette affaire, est-ce que je ne suis pas en train de tuer la petite fille de quelqu’un d’autre ?

C’est à propos de la complexité d’être parent.

*

T. H. C. — There was this example: I was in the Pyrénées in Gavarnie with my daughter, Justine, who was eleven at the time. I was given this lesson in parenthood because I was trying to teach my daughter a lesson, but the thing is : it’s not how you teach it, it’s how the lesson is received by the child. So we were going to ride up in the Pyrénées, on horses and donkeys and my wife who’s not good with animals got on a donkey and this donkey just started running. 

And my wife is trying to control this donkey, you know, to try to get it to go where she wants to go but it just going where it wants to go. And Justine and I were watching this, and she looks at me like how I prevent that from happening? So I said to her: ‘The most important thing is to make the horse know from the very beginning who’s the boss.’

And that time my thought was she gets it. She was saying: ‘Yes, father.’

So take this lesson, and she goes to the horse and she grabs it by the rein and she slaps its face! That’s no exactly the lesson I was trying to teach, so… and I write a lot about parenthood because it is so complicated.

B. S. — Par exemple, j’étais à Gavarnie, dans les Pyrénées avec ma fille, Justine, qui avait onze ans à l’époque et j’ai appris une leçon sur le fait d’être parent. J’essayais de donner une leçon à ma fille, un enseignement, mais la question n’est pas de savoir comment la leçon est donnée mais comment celle-ci est reçue. On se baladait à cheval dans les Pyrénées, il y avait aussi des ânes, ma femme n’est pas très à l’aise avec les animaux est montée sur l’un d’eux, et celui-ci est parti en courant. Ma femme essayait de le contrôler pour le diriger, mais l’âne allait où il voulait.

Et ma fille, Justine, me regarde et me demande : Comment est-ce que j’empêche ça d’arriver ? Je lui réponds : la chose la plus importante à faire en montant à cheval c’est de lui faire comprendre qui est le patron.

Et j’ai cru que ma fille avait compris ce que je voulais lui dire puisqu’elle m’a répondu : Oui, papa. Elle s’approche du cheval, l’attrape par les rênes et lui envoie une grande claque dans la figure ! Et ce n’était pas vraiment cela que je voulais lui enseigner… J’écris beaucoup sur le fait d’être parent parce que c’est compliqué.

Vous écrivez sur le fait d’être parents mais aussi sur le fait d’être fils… la moitié de vos ouvrages parlent sur cette question d’être père, l’autre moitié d’être fils. Votre dernier roman, Le crime de Julian Wells, lui est plutôt du côté de l’enfance.

T. H. C. — Yes. Julian Wells is much more about being a son. He thinks he has a noble father whom he thinks has always done the right things. Without revealing too much, the trail does lead in various directions that put all of that at stake.

What happens in the book is that he committed suicide, as you say before and the question is: ‘Could I have stopped my friend from killing himself and if I had been there what would I have said to him?’ Then he notices that there is a dedication to him in one of his books.

And the dedication is ‘To Philip, sole witness to my crime.’

B. S. — Oui, c’est à propos d’être fils. Il s’agit de la relation du narrateur et de son père qu’il pense respectable et il est persuadé que celui-ci  a toujours fait les choses comme il fallait. Sans trop en révéler, la piste part dans des directions qui vont remettre en question l’image qu’il a de son père.

Ce qui ce passe, comme on a pu le dire avant, c’est que Julian Wells s’est suicidé. La question que se pose le narrateur est donc, aurais-je pu l’empêcher de se suicider et que lui aurais-je dit si j’avais été là ? Puis il réalise qu’il y a une dédicace qui lui est adressée dans l’un de ses romans. Et la dédicace est : « À Philip, l’unique témoin de mon crime. »

T. H. C. — So he believes that what cause Philip’s life to go down is that he began life in a very wonderful way, he’s like ‘what’s this crime that I should have seen’ that Julian says he saw but he doesn’t know any crime.

He couldn’t be a murder, he would have noticed if he had seen that. It couldn’t be a rape, he would have noticed if he had seen that too, so this is some kind of crime that seems invisible to him.

But I won’t tell you what it is, you wouldn’t read the book !

(C)

B. S. — Il se pose la question de savoir si sa vie, qui a démarré d’une façon merveilleuse, n’a pas chuté complètement à cause de ce crime dont il est censé avoir été témoin mais dont lui n’a aucun souvenir, aucune connaissance.

Si ça avait été un meurtre, il l’aurait vu. Si ça avait été un viol, il l’aurait vu. Donc il s’agit d’une sorte de crime qui lui semble invisible pour lui. Et je ne vous dirais pas ce que c’est… sinon vous ne lirez pas le livre !

Dans ce livre, vous faites pour ainsi dire le Tour du monde des horreurs. Comment les avez-vous sélectionnées ? Il y a une injustice en Espagne, le massacre d’Oradour-sur-Glane, qui nous parle forcément. Tout tourne autour aussi de la junte et des disparus durant la dictature militaire d’Argentine… comment avez-vous fait votre choix dans ce catalogue d’horreur que vous nous donnez à lire ?

T. H. C. — That’s a very good question. Primarily, it had to do with the innocence of the victims because as you said earlier, he’s looking for clues in Julian’s work and in Julian’s life and one of the things he notices is that Julian portrays crime always through the eyes of the victim.

For example, he writes a long book about Oradour-sur-Glane. And over 600 people were killed there, as I’m sure you know… his book has the exact same number of pages that the number of the victims and he sees the massacre through those 642 different eyes.

B. S. — C’est une très bonne question. Ça a essentiellement avoir avec l’innocence des victimes. Et comme on le disait plutôt Philip est à la recherche d’indices dans le travail de Julian et dans sa vie et il s’est rendu compte qu’il représentait le crime à travers le regard des victimes.

Par exemple, il a écrit un grand roman sur Oradour-sur-Glance où il y a eu plus de 600 victimes, comme vous le savez surement… et bien le nombre de pages du roman est le nombre exact des victimes et il va décrire le massacre à travers le regard des 642 victimes.

T. H. C. — He writes about Gilles de Rais, and Gilles de Rais’s victims were, of course, children and were completely innocent. So as he looks for clues he thinks that whoever this crime was committed against he must have been innocent in the way these children were and in the way the people of Oradour-sur-Glane were.

And he notices that in a map that Julian was studying the morning that he died, he’d circled one place and it was in Argentina. That takes him back to the time they spent together in Argentina when they were young.

And I shouldn’t tell you anymore.

B. S. — Il a écrit sur Gilles de Rais et ses victimes qui étaient des enfants innocents, bien évidemment. Il est donc à la recherche d’indices et il pense que peu importe contre qui se crime a été commis cette personne devait être innocente, comme l’étaient les enfants ou les victimes d’Oradour-sur-Glane.

Et il remarque une carte que Julian étudiait le jour de son décès et sur laquelle il a entouré un lieu, un endroit, qui se trouve en Argentine. Et ça va le ramener à ce temps qu’ils avaient passé tous les deux en Argentine lorsqu’ils étaient jeunes.

Et je n’en dirais pas plus.

Mais comment avez-vous, vous, choisi ces lieux et ces crimes ?

T. H. C. — Oh, I see, OK! Me, not Julian. I picked them because they seemed to be crimes that were committed against true innocent people. In the Russian cases, well … they were young people, they were kids, completely innocent. So I just chose crimes in which the victims of the crime were completely innocent. 

The villagers of Oradour-sur-Glane did nothing to bring this death upon them. The victims and the other people, whose lives he follows, had done nothing to bring this upon them and so he thinks that whoever Julian hurt must also have done nothing to deserve what happened.

B. S. — C’est ça, je les ai choisis parce que ce sont des crimes qui ont été commis à priori contre des gens complètement innocents. Voilà, la raison pour laquelle je les ai choisis.

Les villageois d’Oradour-sur-Glane n’avaient rien fait pour attirer ça sur eux. Les victimes des autres crimes non plus par ailleurs, donc le narrateur se dit que peu importe ce que Julian a pu faire et contre qui, cette personne n’a – nécessairement – rien fait pour attirer cela sur elle.

Dans les grands thrillers, certains auteurs ont l’habitude de promener leurs personnages dans le monde entier, soit pour réparer des torts, soit pour suivre les méchants, et ils choisissent d’utiliser la figure traditionnelle du héros.

Justement, votre roman est parcouru par cette question de l’héroïsme. L’idée que le narrateur se fait de son père, l’idée que se faisait Julian lorsqu’il était jeune de ce qu’il pourrait faire. Vous avez choisi, il semble, d’explorer la thématique de l’héroïsme et de la naïveté qu’il y a à vouloir être un héros.

T. H. C. — Yes. There is the issue there because in a sense when these boys go to Argentina they are very naive Americans who think as themselves as having heroic lives. They think that they’ll be heroic and they are completely naive about what’s going on in Argentina.

This question just keeps leading to the end of the book, but I don’t want to go there! But in fact it is a naivety that they have which is also a kind of arrogance which creates this invisible crime.

B. S. — Oui, il y a cette question-là car les personnages lorsqu’ils débarquent en Argentine sont de jeunes Américains et ils pensent qu’ils vont avoir une vie héroïque mais ils sont  très naïfs à cet égard, notamment par rapport à ce qu’il se passe en Argentine.

Cette question me guiderait jusqu’à la fin du roman mais je ne veux pas aller là ! Cette naïveté, je pense, est une forme d’arrogance qui crée ce « crime invisible », dont on ne révèlera rien.

C’est la première fois que je perçois ouvertement dans un de vos livres ce que devrait être le rôle d’un écrivain, vous dites à un moment donné dans le roman qu’un écrivain doit continuer à faire son métier d’écrivain.

T. H. C. — Yeah. That’s very true and it’s also the only choice we have. We’re confronted with the world and all that happens to it so obviously the only choice we have is to go on. In a way I think that that part of my book harkens back to – as I told you, when I was educated it was all through the classics – and the ending harkens back in a sense to my beginning. As I said before, I only read the classic, I didn’t read anything else.

And Aristote said that the purpose of literature was moral instruction. And it seems to me that crime writers as much as any other kind of writer, if it’s not even more, have a real opportunity to have moral instruction as part of their work.

I don’t think there is anything pretentious about that, I just think that’s one of the purposes that can be brought to crime fiction.

B. S. — Oui, c’est tout à fait vrai mais c’est la seule option que nous avons. Quand on est dans ce monde, confronté à tout ce qui lui arrive, on doit continuer. Ce qui me ramène à ce que je disais au début. Mon éducation m’a amené à ne lire que des classiques.

Et Aristote disait que le but de la littérature est l’instruction morale. Et il me semble que les auteurs de littérature policière, plus que n’importe quel autre type d’auteur, ont l’occasion et la possibilité d’intégrer cette dimension morale à leur travail.

Je ne pense pas que ce soit prétentieux de dire ça, je pense qu’un des buts de la littérature policière est d’amener une dimension morale à la fiction.

Discussion avec le public

Public —  Vous étiez professeur d’histoire géographie, cela a été votre premier métier, vous a-t-il aidé pour réaliser vos romans et a-t-il été un élément fondateur ?

T. H. C — Yeah, absolutely. I was an English major in undergraduate school but I was not an English major in graduate school. I was an English major in early stages of education but not in the later ones, I majored in history.

And it certainly helps and it continues to help because I continue to read a lot of history. Right now I’m reading the Seven Ages of Paris by Alistair Horne, so I just keep reading and keep reading.

And à propos to your question I think one of the problems I see in young crime writers in America is that they mostly just read crime novels, they don’t really read anything else and, you know, it would be hard to expend the genre, to make it better if that’s all they read. I’m really happy they read crime novels but maybe sometimes something else can bring to them something new and useful.

B. S. — Oui, c’est exact. J’avais une dominante en anglais littéraire mais rapidement j’ai eu une dominante en histoire géographie. Et cela m’a beaucoup aidé et ça m’aide encore car je continue à lire beaucoup de livre d’histoire. En ce moment je lis Seven Ages of Paris, d’Alistair Horne, sur la construction de Paris. Je continue à lire, encore et encore…

Je pense que l’un des problèmes des jeunes écrivains de littérature policière américaine c’est que justement ils ne lisent rien d’autre que de la littérature policière. Je suis très content qu’ils en lisent ! mais ça ne suffit pas pour que le genre prenne de l’ampleur, se renouvelle et devienne meilleur.

T. H. C. — Because really there is no reason why a crime novel can’t contain what makes a literary novel. There is no reason they can’t have a wonderful atmosphere, there is no reason that the characters can’t be extremely complex, there is no reason there can’t be moral issues. They don’t have to just write about action sequences.

As you say that will be a function of their reading more, more broadly.

B. S. — Il n’y a aucune raison pour que la littérature policière ne contienne pas une dimension littéraire, avec une atmosphère merveilleuse, une complexité des personnages, ou des enjeux moraux. Il n’y a aucune raison que la littérature policière ne contienne pas tout cela et les jeunes auteurs de littérature policière américaine ne devraient pas se contenter d’écrire des scènes d’actions.

Et c’est la raison pour laquelle il devrait lire plus largement.

(Un grand silence s’installe dans la salle.)

T. H. C. — When there is a pause like this I’ll tell you another story. My daughter was about five and a little boy who was about her age was coming over with some friends, so I said to Justine you know when the little boy comes this is not his home, so be polite and have conversation. If he’s shy just ask him a question.

So I put him across the table from Justine and saw her thinking and thinking because the boy wasn’t saying anything. And then she said how much do you weigh? (Laughter)

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B. S. — Lorsqu’il y a une pause comme celle-ci, je vous raconte une petite histoire. Ma fille avait cinq ans et le fils d’amis, un petit garçon de son âge,  est venu à la maison. Donc j’ai dit à ma fille : « Tu sais, quand ce petit garçon va venir ce soir, ce n’est pas sa maison, alors soit poli et fait lui la conversation. Et s’il est timide, pose-lui une question. »

J’ai installé l’enfant face à ma fille à table et je l’ai vu penser et réfléchir, réfléchir… parce que le garçon ne disait rien. Puis elle a dit : « Combien tu pèses ? » (Rires)

Jean-Marc Laherrère — Un autre thème que l’on retrouve dans tous vos romans, qu’ils soient dans de petites communautés ou dans le monde entier, il s’agit des secrets familiaux. Pourquoi y a-t-il tant de secrets dans les familles ? Et pourquoi sont-ils si importants ?

T. H. C. — You know it’s interesting, when you look for a job in America – it may be the same here in France – when they want to hire you they say to you: Oh, you should work for us because we’re just like a family. Whereas the most family experiences, that’s the last thing you want to have for the atmosphere of your work.

So the Red Leaves begins with the words: family portraits, family photos always lie. And it’s very true even in the United States, anytime there is this family killer, there is just one it now, a terrible crime now, but anytime you have this family murders, they get a picture of the family on vacation and it shows you on TV like: everybody is happy and smiling! (Il prend la pose et fait un grand sourire.) So obviously that’s not what the family really is. So, of course, if you want to explore the family you have to get into those concept deceptions.

B. S. — C’est intéressant parce que, quand on est aux États-Unis et qu’on cherche un travail (c’est peut-être la même chose ici en France) et qu’ils veulent vous embaucher, ils vous disent : Vous devriez venir chez nous, nous sommes comme une famille. Alors que dans la plupart des familles, l’expérience familiale est la dernière chose que vous voudriez vivre à votre travail.

Le roman Les feuilles mortes commence par cette phrase : « Les photos de famille mentent toujours. » C’est très vrai. En ce moment il y a une histoire d’un tueur qui a tué toute sa famille et les photos qu’on nous montre dans la presse sont toujours des photos de vacances où ils sont tous très heureux avec un grand sourire ! (Il prend la pose et sourit.) À l’évidence, ce n’est pas ce qu’elle est réellement ! Donc si  vous voulez explorer une famille dans un roman vous devez forcément faire face à ces duperies.

T. H. C. — And of course, if everybody told the truth and everybody was just as they over seem there wouldn’t be any crime fiction.

B. S. — Évidemment si tout le monde disait la vérité et s’il n’y avait aucune vérité cachée il n’y aurait pas de littérature policière.

Public — Certains auteurs s’intéressent aux mensonges de la société, aux mensonges des politiciens, de la police, vous, ce qui vous intéresse, souvent, ce sont donc les mensonges de la famille.

T. H. C — I’m certainly interested, obviously, as any human being would be in the lies that people tell each other. I’m also interested in the lies that we tell ourselves. But I’m also interested in the lies that we are told by life itself.

For example, I have one book, which is Les Leçons du mal, where a young aristocat man comes to teach young people in a working-class school. And the lie that life has told him is that if you do what you think is good, good things will happen to you. That is a lie that we certainly want to believe, we want to believe that if we always do the right thing we’ll get the right result.

But that’s just not true, that’s just not the way that life works and in this book he continues to work very hard to do the right thing and does something terribly wrong. So the deception seems to be just no more than a reflection, a deception that surrounds every human life because we don’t have great knowledge in what we do and never can have because we don’t know where the consequences of most of our actions will lead us.

B. S. — Comme n’importe quel être humain, je m’intéresse aux mensonges que les gens se disent et aux mensonges que nous nous racontons à nous même, mais aussi aux mensonges que la vie nous réserve.

Par exemple, dans mon livre Les leçons du mal, un jeune aristocrate enseigne à des élèves de la classe ouvrière et le mensonge que la vie lui a enseigné est que s’il fait ce qu’il pense être « bon », de bonnes choses lui arriveront. Et c’est un mensonge auquel on a envie de croire, nous voulons croire qu’il nous arrivera de bonnes choses si nous nous comportons bien.

Mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas la manière dont fonctionne la vie. Et dans ce roman, le personnage s’acharne à vouloir faire les choses bien et finit par faire quelque chose de terriblement mal.

Donc s’intéresser aux mensonges à l’intérieur de la famille, ce n’est qu’un reflet du mensonge que la vie représente et nous n’avons aucune vision, aucune connaissance de ce que nous faisons car on ne peut pas connaitre les conséquences qu’auront nos actes.

T. H. C — Again, that’s like when I told my daughter to be in charge of the horse, I didn’t expect her to do over and slap it. It wasn’t what I expected.

In another way life also just possess the same kind of confusion in what you do and what the consequences are.

B. S. — C’est ce dont je vous parlais tout à l’heure avec l’exemple de ma fille en charge du cheval, je ne m’attendais pas à ce qu’elle aille le gifler. Ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais.

La vie réserve exactement le même genre de conséquences inattendues dans ce que vous faites.

Juste une petite question qui dépasse un peu du cadre de la rencontre et du roman policier : que pensez-vous du contrôle des armes aux États-Unis ? Et de ces infos tragiques qui font régulièrement la une…

T. H. C — I’m just a crime writer. (Laughter) I’ll take it seriously. Hum, we face in the issue of guns in the United States, we face several issues at the same time. Some are philosophical, some are practical. We have a long tradition in United States of distrust the government, and a belief that the citizen should be armed. I know this sounds very strange to Europeans, because I lived in Europe for a long time and I know it sounds strange, but it really is a part of the way Americans feel about the right to bare arms, it’s to protect yourself against the government.

B. S. — Je suis juste un écrivain. (Rires)  Au-delà de la blague, je prends ça sérieusement. Aux États-Unis, la question des armes englobe plusieurs problèmes en un. Il y a des aspects philosophiques et des aspects pratiques. Nous avons une longue tradition aux États-Unis de non-confiance envers le gouvernement, de défiance vis-à-vis du gouvernement, et nous croyons que nous devons être capables de nous défendre et d’être armés.

Je sais que cela parait bizarre aux Européens, pour avoir vécu longtemps en Europe, je sais très bien que vous trouvez cela étrange, mais c’est inscrit dans la façon dont les Américains justifient ce besoin chez eux d’être armés contre le gouvernement.

T. H. C — That said, we also face practical issues that if today we decided that we would never allow anyone ever to have a gun in United States, everyone’ll still have a gun! Thousands and thousands and thousands of guns and there is really no way to take all those guns. That said … it is absolutely absurd to say that anyone should be able to go to a gun store and buy a gun.

Again we confront the practical issue of a gun lobby having enormous amounts of money to spend to promote gun ownership in our country.

B. S. — Ceci dit, si l’on décidait aujourd’hui de ne plus autoriser personne à porter une arme aux États-Unis, tout le monde aurait une arme ! Il y a des milliers et des milliers et des milliers d’armes et il n’y a aucun moyen de toutes les récupérer. Ceci dit… il est tout à fait absurde de dire que n’importe qui devrait être capable d’entrer dans un magasin et acheter une arme.

Mais encore une fois, nous sommes confrontés à la question pratique du lobby de l’industrie des armes qui a énormément d’argent et qui consacre énormément d’argent à promouvoir  la notion de propriété légale d’armes.

T. H. C — They promoted it at all levels, they promoted it as a feminist issue! Women should have the right to bare. Nobody rapes a woman with a gun. And that’s absurd, I think. It is a complicated issue in United States, it’s not just an issue about the gun lobby, it is just not an issue about crazy people who think everybody should have a gun it’s very complicated.

B. S. — Ils en font la promotion à tous les niveaux, même au niveau du féminisme : « une femme devrait avoir le droit de porter une arme ! » Personne ne viole une femme qui a un pistolet. Mais c’est absurde, je pense… C’est plus compliqué que ça. Ce n’est pas juste une question de lobby d’arme où à propos de ces gens qui clament avoir le droit de porter une arme à feu. C’est bien plus compliqué.

T. H. C — The interesting thing is that the gun lobby over the years has become more and more extreme. Twenty years ago, the gun lobby was arguing that people with psychological problems, people with psychiatric records, people with criminal backgrounds shouldn’t be able to have guns.

In other words they have the same position than those who are trying to control them once have. But now they’ve become more and more extreme. And so, like a lot of issues in the United States, we are blocked, we can’t do anything because one party will stop it because they’re getting money from the teachers’ unions, etc., and then the other party is getting money from big business and getting money from the gun lobby, and so we just constantly stop everything we try to do. It’s extremely frustrating.

B. S. — Ce qui est intéressant à noter c’est que le lobby de l’industrie d’armes est devenu au cours des dernières années de plus en plus extrême. Il y a vingt ans, ils disaient que les gens qui étaient mentalement instables, qui avaient un passé psychiatrique ou un casier criminel ne devaient pas être en mesure de porter des armes.

En d’autres mots, ils avaient les mêmes arguments que les gens qui essayaient de les contrôler, mais maintenant ils sont devenus de plus en plus extrêmes dans leur position.

Aujourd’hui nous sommes dans une position où la situation est complètement bloquée. D’un côté on a les lobbys financés par les industries de l’armement, de l’autre des lobbys financés par des syndicats, des fonctionnaires, des enseignants, et on en arrive à une situation qui n’avance pas. C’est très frustrant.

T. H. C — There is a big poster in the United States that tells you how hard it is to get a driver licence, and if we just used the same criteria for a driver licence for guns, then the problem will be solved.

They take your driver licence for all kinds of reasons but you will still keep a gun. I hope that answers your question a little bit!

B. S. — Il y a une affiche célèbre aux états unis qui pointe du doigt le fait que le permis de conduire est très dur à obtenir et que si l’on appliquait les mêmes paramètres pour les licences de port d’armes, alors le problème serait résolu.

On peut vous retirer votre permis de conduire pour plein de raisons différentes par contre votre permis de port d’arme on ne vous le prendra jamais. J’espère que j’ai répondu à votre question.

Le 07.10.2015, à la libraire Ombres Blanches.

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~ Galerie ~
Les photos de la rencontre sont de Christelle Guillaumot.

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Benoît Séverac est auteur de romans policiers et jeunesse.

Vous pouvez retrouver sa page auteur ici : http://benoitseverac.com

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Thomas H. Cook
Le Crime de Julian Wells ~ Éditions du Seuil
ISBN 978-2021087062
304 pages
Prix public 21,50 euros

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2 commentaires sur “Rencontre avec Thomas H. Cook

  1. Jean-Marc dit :

    Superbe (et énorme) travail ! Merci, cela nous fait un souvenir.
    On se verra peut-être lors de la rencontre avec Iain Levison le 30 à Ombres Blanches ?

    • Hrod dit :

      Merci !
      Pour Iain Levison, je ne suis pas certain de pouvoir me libérer à temps pour y assister. Mais c’est un auteur que j’aimerais découvrir, son univers burlesque, son « humour jubilatoire » et son côté américain risque fort de me plaire !

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