Discussion avec Alain Damasio — 1re partie

Lors de sa conférence qu’il a tenue durant le séminaire de l’IRPALL (l’Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues), consacré aux « Fictions des mondes possibles », Alain Damasio s’est entretenu avec son public afin de répondre à quelques questions.

L’auteur de La Zone du Dehors y parle de son travail sur la langue, du style et de traduction, développant les sujets qui lui tiennent à cœurs et qui traversent l’intégralité de son œuvre : trans­humanisme et sensorialité, expérience du monde et de notre environnement, ainsi que la distinction entre pouvoir et puissance.

Une réflexion intense autour de sujets contemporains, mêlée d’art et de poésie. L’auteur en profite par ailleurs pour nous parler brièvement de la suite de La Horde du Contrevent et de son tome 2, nous laissant présager quelques pistes quant à son contenu.

N’hésitez pas à relire la première partie de la Rencontre avec Alain Damasio en cliquant ici, sur Aucun souvenir assez solide.

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Rencontre avec Alain Damasio

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Les Journées d’étude IRPALL ont accueilli en juin dernier Alain Damasio — émérite représentant de la SF française, abordant les thèmes de l’anticipation politique, de la privatisation du monde et de sa marchandisation, et passant par la surveillance jusqu’à la numérisation de notre existence.

L’auteur a publié 2 romans célèbres (deux long-sellers !) : La Zone du Dehors, Prix Européen des Utopiales 2007, et La Horde du Contrevent, Grand Prix de l’imaginaire 2006, ainsi qu’un recueil de nouvelles : Aucun souvenir assez solide, dont il sera principalement question !

En attendant son prochain roman, Les Furtifs, sur lequel l’auteur travaille depuis déjà plus de 4 ans, Alain Damasio est venu parler de ses récits brefs, dans lesquels ses thèmes de prédilections sont omniprésents : le mouvement et le lien, la vitalité, l’autodépassement, ainsi que le combat politique et philosophique.

 

Voici la retranscription de la présentation qu’il a tenue lors du séminaire de l’IRPALL : « Fictions de mondes possibles. »

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Entrevue avec Tristan Garcia — 4e partie

les-cordelettes-de-browser_tristan-garciaLes romans d’aventures

Tristan Garcia, lecteur d’aventures et de science-fiction, aborde cette fois-ci Jean Échenoz et ses romans, Robert Louis Stevenson et Charlie Chaplin !

(Ne prenez donc pas peur à la mention des « genres » littéraires précédemment cités. Victimes de beaucoup de préjugés, ces genres se cachent aussi dans la littérature blanche. Vous lisez probablement déjà de la science-fiction sans le savoir.)

(Jean d’Ormesson, par exemple.)

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Sylvie Vignes, directrice du master Création littéraire de l’Université de Toulouse Jean Jaurès anime, en compagnie des étudiants du master, la dernière partie de cet entretien.

Afin de relire les premières parties, cliquez ici ou , ou bien encore dans ce coin là ! Continue la lecture

Entrevue avec Tristan Garcia — 3e partie

Faber le destructeur_Tristan GarciaPour la troisième partie de cet entretien, les étudiants du master création littéraire se penchent plus en profondeur sur Faber : le destructeur et l’écriture de son auteur.

Comme souvent chez Garcia, ce roman à idée (ou roman-concept) part d’un postulat sur lequel va se développer le récit. Procédé habituel pour cet écrivain qui aime lier philosophie et aventure. « Et si le temps s’arrêtait ? » : et vous obtenez Les cordelettes de Browser, où les hommes restant sont condamnés à l’éternel présent que l’ont peut manipuler en démêlant en quelques cordelettes.

Pour Faber, qu’en est-il de ce héros nihiliste quittant l’enfance ? Je vous laisse le découvrir…

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Faber : le destructeur

«Nous étions des enfants de la classe moyenne d’un pays moyen d’Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n’étions ni pauvres ni riches, nous ne regrettions pas l’aristocratie, nous ne rêvions d’aucune utopie et la démocratie nous était devenue égale. Nous avions été éduqués et formés par les livres, les films, les chansons – par la promesse de devenir des individus. Je crois que nous étions en droit d’attendre une vie différente. Mais pour gagner de quoi vivre comme tout le monde, une fois adultes, nous avons compris qu’il ne serait jamais question que de prendre la file et de travailler.»

 

Pierre Renier, Louis-Alexandre Borrel et Jonathan Trampon, étudiants en création littéraire et en philosophie, continuent d’animer l’entretien avec l’auteur.

Pour relire la 1re ou la 2e partie de la rencontre, il vous suffit de cliquer ici ou .

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Entrevue avec Tristan Garcia — 2e partie

les-cordelettes-de-browser.-2884742Deuxième partie

L’entretien avec Tristan Garcia par les étudiants du master création littéraire se poursuit — Natacha Devie, étudiante dans le master, et Jonathan Trampon, étudiant en philosophie, reviennent sur la question de la captation du temps dans le roman ainsi que sur la dotation de sens dans le récit.

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Si vous souhaitez relire la 1re partie de la rencontre, il vous suffit de cliquer ici.

Il ne vous reste plus qu’à découvrir la suite de cette entrevue.

 

Conversation avec Tristan Garcia — 2e partie

Sommaire

Sur l’esprit du temps

1. la transcendance du roman
2. la croyance dans le récit
3. donner du sens
4. la mélancolie du vigile

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Entrevue avec Tristan Garcia — 1re partie

Écrivain et philosophe toulousaintristan-garcia-faber

En avril 2016, les étudiants du master création littéraire de Toulouse ont pu à nouveau rencontrer Tristan Garcia dans l’enceinte de l’université, l’occasion pour eux d’approfondir les thèmes de l’auteur et d’examiner son œuvre, tant romanesque que philosophique.

La conversation étant dense, et documentée, 4 parties ne seront pas de trop pour rentrer dans la réflexion et le regard que porte l’auteur sur la littérature actuelle et sa fonction.

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Louis-Alexandre Borrel, étudiant en création littéraire, anime la conversation pour cette première partie.

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Mais avant tout, voici une petite présentation de l’auteur afin de mieux comprendre son parcours.

Parcours littéraire

Après avoir exploré la frontière supposée entre l’homme et l’animal dans son roman, Mémoires de la jungle (Gallimard, 2010), ainsi que dans son étude Nous, Animaux et Humains. Actualité de Jeremy Bentham (François Bourin Éd., 2011), Tristan Garcia s’intéresse aussi bien à la métaphysique dans Forme et Objet. Un traité des choses (PUF, 2011), qu’aux séries télés, avec Six Feet Under. Nos vies sans destin (PUF, 2012). La vie intense. Une obsession moderne (Autrement,‎ 2016), est l’un de ses derniers livre de philosophie paru à cette date. Mais les suivants ne sauraient tarder.

Côté romans, l’auteur alterne romans réalistes, aventures et science-fiction, et a reçu le prix de Flore pour son premier roman La meilleure part des hommes (collection Blanche, Gallimard 2008), ainsi que le Prix du livre France Inter, avec son roman « 7 ».

Une œuvre déjà dense, qui est appelée à s’étoffer dans les années à venir, pour notre grand plaisir.

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Rencontre avec Caryl Férey

AVT_Caryl-Ferey_6426Vendredi 6 mai 2016, 18 h.

Caryl Férey est en ébullition, il ne peut pas s’arrêter de bouger.

L’écrivain voyageur, baroudeur par excellence, ne supporte pas l’immobilité. Assis sur sa chaise tournante dans l’arrière-salle de la librairie Ombres Blanches, où ont lieu les rencontres auteurs — récurrentes dans ce foyer de culture —, Caryl Férey ne s’arrête pas un seul instant de pivoter, de bouger, de gesticuler et de captiver la salle avec son parler rock, la gestuelle qui va avec, décontracte.

La rencontre a lieu autour de son dernier polar, Condor, paru aux éditions Gallimard en mars dernier. Le rencard, animé par Jean-Marc Laherrère, est organisé avec le soutien de Polars du Sud. Ça tombe bien, l’intrigue se déroule au Chili.

Renard voyageur

Pour ceux qui auraient eux la mauvaise idée de bouder ses livres, je ne peux que vous inviter à découvrir ce canidé du genre Vulpes. Né à Caen, il parcourt tôt l’Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans, grand voyageur. Auteur de romans policiers et de romans jeunesses, sa fresque des continents débute avec Haka et Utu, un diptyque consacré à la Nouvelle-Zélande, avant de se poursuivre avec ZuluMapuche ou encore le moins connu mais non moins brillant récit : Les Nuits de San Francisco (aux éditions Arthaud).

Et avant d’attaquer, voici le résumé de ce bel oiseau — de malheur… ! Le Condor.

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Entrevue avec Julia Deck

Julia Deck © Hélène BAMBERGER

crédit photo : Julia Deck – Paris avril 2014 © Hélène BAMBERGER

Julia Deck était invitée au Banquet littéraire d’Automne de Lagrasse de 2015 pour aborder une des thématiques présentes dans son œuvre : le réel.

Après avoir assisté aux conférences et participé aux tables rondes organisées par le Banquet (vous pouvez retrouver les vidéos ici), l’auteure de Viviane Élisabeth Fauville et du Triangle d’hiver a accordé une entrevue aux étudiants du master métiers de l’écriture de Toulouse.

Après un café en terrasse du Café-Librairie du Banquet, la discussion s’est déroulée au frais, dans les jardins de l’Abbaye, au cœur des Corbières, pour aborder cette fois-ci des aspects plus techniques du métier d’écrivain.

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Banquet littéraire – Tristan Garcia, Julia Deck, Yves Ravey, Mathieu Riboulet, Ivan Jablonka & Yves Lepestipon

L'Abbaye de Lagrasse

Cette année, le Banquet d’Automne s’interrogeait sur l’écriture du réel. Et pour la seconde fois, il associait à ses rencontres le master des métiers de l’écriture de l’Université Toulouse – Jean-Jaurès.

Les étudiants du master ont ainsi mené les rencontres avec les auteurs et animé des lectures musicales des textes des écrivains tout au long du Banquet qui s’est déroulé du vendredi 23 au dimanche 25 octobre.

Voici un petit condensé des rencontres qui s’y sont déroulées !

Le Banquet d’Automne

Installé dans l’abbaye de Lagrasse, au cœur des Corbières, ce centre culturel accueille depuis déjà 21 ans son fameux « Banquet du livre ». Ainsi, chaque année voit son lot de festivals littéraires et de philosophie, en plus des nombreux ateliers d’écriture et des rencontres d’écrivains au milieu de ce cadre bucolique où se niche un café et une librairie.

Printemps, Été, Automne ; en trois déclinaisons le Banquet littéraire invite « à concevoir autrement le rapport entre Vie et Culture ; c’est-à-dire la pensée et la littérature, la création comme acte qui implique et suscite un déplacement de point de vue ou encore une invention de possibles. »

Les intervenants de cette édition tentent à leur manière d’écrire le réel.

(Pour voir le programme complet du banquet, je vous invite à consulter leur page web.)

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Les auteurs invités


Julia Deck
Julia Deck est une écrivaine française publiée aux Éditions de Minuit. Son premier roman, Viviane Élisabeth Fauville, sorti en 2012, a reçu un très bon accueil du public et de la presse. Le Triangle d’hiver (Minuit, 2014), qui est son second roman, a d’ores et déjà suivi la même voix. Elle aborde au sein de son œuvre le thème de l’identité, à travers lequel s’immisce dans la narration un jeu sur la confusion.

Tristan Garcia Photo Catherine Hélie © Éditions Gallimard

Tristan Garcia est un écrivain et philosophe toulousain. Maître de conférences dans le département de philosophie à Lyon, son premier roman, La Meilleure Part des hommes (Gallimard, 2008) a reçu le Prix de Flore la même année. Son œuvre, entre littérature et essais, est imprégnée de philosophie et de culture pop. Son dernier roman en date : 7., paru en 2015, a déjà reçu le Prix du Livre Inter 2016.

Mathieu Riboulet © Sophie BassoulsMathieu Riboulet est un écrivain et réalisateur français. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, dont les derniers sont parus aux Éditions Verdiers, Mathieu Riboulet est un habitué du Banquet du livre de Lagrasse où il est régulièrement convié. Le thème du réel lui sied parfaitement, puisqu’il tisse avec sa langue une approche du réel avant d’atteindre le surgissement. (Vous pouvez lire à ce sujet l’entretien qu’il a donné au moment de la sortie de son livre Entre les deux il n’y a rien.) Mathieu Riboulet a été fait Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres‎.

Yves Ravey © photo Hélène BambergerYves Ravey est un romancier et dramaturge français. Publié aux Éditions de Minuit, son œuvre conséquente comporte plus d’une vingtaine de romans dont Enlèvement avec rançon, La Fille de mon meilleur ami, ou encore Sans états d’âme sur lequel il est revenu lors d’une précédente rencontre, durant le Festival International des Littératures Policières. (À retrouver ici.)

Ivan Jablonka © Hermance TriayIvan Jablonka est professeur d’histoire à l’Université Paris XIII – Sorbonne, ainsi qu’éditeur et écrivain. Il est un des fondateurs et rédacteurs en chef de La Vie des idées, revue en ligne née en 2007, et est codirecteur de la collection « La République des Idées » au Seuil.


Yves LePestiponYves Le Pestipon
est professeur de chaire supérieure à Toulouse et enseignant de Première Supérieure (Khâgne), il est également poète et écrivain.

Rencontre avec Maylis de Kerangal — 2de partie

maylis-de-kerangalColloque international : une écriture nomade

Pour la 2de partie de cette rencontre avec Maylis de Kerangal, la parole a été donnée aux étudiants du master métiers de l’écriture de l’université Toulouse-Jean Jaurès.

Le thème, l’espace ! (frontière de l’infini…)

Car si le temps a été étudié dans la première partie de ce colloque, difficile d’en parler sans convoquer à son alter ego, les deux notions étant étroitement liées.

Et si le lecteur, comme Simon Limbre debout sur son surf, a l’impression d’étirer l’espace et d’allonger le temps, il en est de même dans le dernier roman de Maylis de Kerangal, À ce stade de la nuit, paru en octobre 2015, dont il sera plus précisément question durant cette table ronde.

Mais avant de poursuivre la rencontre, je vous propose de découvrir le résumé du livre.

À ce stade de la nuit :

Lampedusa. Une nuit d’octobre 2013, une femme entend à la radio ce nom aux résonances multiples. Il fait rejaillir en elle la figure de Burt Lancaster – héros du Guépard de Visconti et du Swimmer de Frank Perry – puis, comme par ressac, la fin de règne de l’aristocratie sicilienne en écho à ce drame méditerranéen : le naufrage d’un bateau de migrants.

Écrit à la première personne, cet intense récit sonde un nom propre et ravive, dans son sillage, un imaginaire traversé de films aimés, de paysages familiers, de lectures nomades, d’écrits antérieurs. Lampedusa, île de littérature et de cinéma devenue l’épicentre d’une tragédie humaine. De l’inhospitalité européenne aussi.

Entre méditation nocturne et art poétique À ce stade de la nuit est un jalon majeur dans le parcours littéraire de Maylis de Kerangal.

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